Médiathèque municipale de Gannat
 12 allée des Tilleuls
 03800 GANNAT
  
 
  Un petit mot après un long silence   Comme vous l'avez constaté, mon site était en sommeil depuis bien longtemps (trop longtemps ?)
 En effet, cette absence d'informations correspond à un grand changement . J'ai déménagé d'une région pour une autre : de la côte d'Azur à la France du Milieu .
 J'ai donc troqué la grande Bleu pour la grande Verte !
 
 Chaque déménagement de cette importance entraine fatalement des démarches de toutes sortes, sans compter tout ce qui touche à l'installation proprement dite . Le chant du coq et le murmure d'un ruisseau ont remplacé le bavardage des vagues.
 Peu à peu, je refais surface et découvre, ici, de nombreux sentiers où les rêves aiment à se retrouver.
 
 J'ai pris le temps de faire paraitre un recueil de poèmes : "Les fiançailles de l'aube". La troisième édition devrait sortir pour la rentrée littéraire .
 
 
 
 Je viens d'achever la version romanesque de la trilogie théâtrale 
 
 
  de la "Princesse de Chrystal".    Cette aventure sera présentée en avant-première le 11 Septembre à Gannat , dans l'Allier . Plusieurs lieux sont à l'étude pour le moment.
 
 Après la disparition de mon ami poète , humaniste et visionnaire, Renée Varennes, Président Fondateur de la Forêt des Mille Poètes , j'ai accepté le poste de vice-président de cette associations , qui regroupe entre autre 83 pays. www.foretdesmillepoètes.org
 
 Dans mon Laboratoire poétique "reconstitué" j'ai déjà posé sur ma table l'esquisse d'un nouveau recueil, une pièce de théâtre , un scénario, et naturellement, le second époque de la "Princesse de Chrystal". 
 Mais cela est une autre histoire, à laquelle, je vous convie en suivant le fil des jours et la marche inattendue des mots au coeur même du quotidien.
 
 Merci d'avoir été patient(e)s .Merci de votre amitié et de votre soutien.
 
 Je vous dis à très bientôt , mais surveillez bien ce site car elle s'est engagée à vous tenir au courant et elle tiendra cette promesse de plume et d'encre .
 
 Je termine ce petit bavardage par cette pensée qui résume bien l'esprit de la "Princesse de Chrystal" : "Si la mort avait tous les pouvoirs, la magie n'existerai pas".    
  
  Rencontre avec un poète :
 
 Votre hôte, Victor VARJAC, récent Gannatois présentera son itinéraire d'artiste, d'écrivain, de dramaturge, de journaliste de conférencier... 
  
 Tout un programme... Qu'on se le dise !
 
 
 A la Médiathèque de Gannat
 
 Vendredi 4 Avril 2014 à 20h30.
 
 
 Entrée libre
 
 Pour en savoir plus : Médiathèque 04 70 90 38 41.  
   
    
 Victor Varjac vous présente Les Fiançailles de l'Aube :
 
  
  
 
 VOUS AVEZ DIT “POESIE”?
    
    Que représente pour vous la Poésie?
 
    Quel rôle peut-elle (ou devrait-elle) jouer en ce début de  
    XXIème siècle?
 
    Qu’est-ce qu’un poète?
 
    D’après vous a t’il une place dans notre société moderne?
    Si oui, laquelle?
 
    Le Poète est-il un être dangereux? Si oui, pourquoi?
 
    Connaissez-vous un ou plusieurs poètes vivants?
 
    Si oui, lequel (ou lesquels) ?
 
    A votre avis, pour quelles raisons le poète est-il le grand absent des médias?
  
 Merci à toutes et à tous de prendre quelques minutes de votre temps pour répondre à ce petit questionnaire.
 Un compte rendu de vos envois permettra de mieux comprendre comment la poésie est perçue de nos jours, juste avant le Printemps des Poètes 2013.
 Je termine par cette réflexion de René Guy Cadou:
 “la poésie est aussi inutile que la pluie”
  
 Merci encore de votre participation.
 Amitiés poétiques.
   Victor VARJAC. Courriel: varjac.victor@neuf.fr  Site: www.victorvarjac.com   
 Bonnes Fêtes de fin d'année ...  
  
  
 Le nouveau royaume de Camille
  
 "Comme tu viens souvent
 je te donne la clef
 de la porte secrète"
 Souffle Pierre dans l'ombre
 De cette grande salle
 Où tout un bric à brac
 Regarde la fillette...
  
 Sa main reconnaissante
 Serre la" Clef Magique"
 Qui connait son royaume
 Si près du magasin
 De ce vieil homme tendre...
  
 "Tu es presque ma fille
 tu ne peux rien jeter
 un siège ou un jouet
 une lampe...un miroir...
 compagnon de nos jeux
 nous serions bien ingrats
 d'omettre vos conseils 
 et votre fidélité
 car en vous oubliant
 nous effaçons nos jours
 du tableau de la vie..."
  
 "Merci..merci encore
 d'avoir sauvé l'enfance
 et la joie de mes rêves
 qui vivaient au grenier...
 merci d'être venu
 et d'avoir acheté
 à mes parents surpris
 tout ce qu'ils voulaient vendre
 pour faire de la place
 au salon de Mamie...
 Je n'étais que tristesse 
 et vous l'avez compris...
 Je vous rembourserai
 un peu chaque semaine"
 Dit Camille au vieil homme.
  
 "Je sais que tu écoutes
 le silence et le vent
 que tu parles aux insectes
 et que les fleurs se penchent
 en signe de respect
 quand tu passes près d'elles...
 Ma petite Camille
 poursuit le magicien
 à la voix merveilleuse
 Sais-tu que ma boutique
 dès qu'elle t'aperçoit
 me parle d'une fée
 qui règne sur les choses
 et tout ce que tu vois
 s'anime devant moi...
 N'est-ce pas un paiement
 plus vrai que de l'argent ?...
 Tes amis te réclament
 ils possèdent le livre
 des mystères et des songes
 Vas vite  mon enfant
 tu connais le chemin..."
  
 Camille disparut
 Au fond du magasin
 Retrouver l'univers
 De son nouveau grenier...
 Sous l'astre de lumière
 Au bonheur des fées...
                                                                            Fin ...
 
 Cette aventure fut imaginée, puis écrite avec le concours des élèves, lors des ateliers "Poésie"  durant
 l'année 2012, au "Cours de l'Alphabet"  à Cagnes sur Mer.
   
 
   Pierre le magicien  
 Rue de l'imaginaire
 La petite Camille
 Avance doucement
 Jusqu'à la vieille grille
 Du numéro vingt et un...
  
 Tout au fond de la cour
 À l'ombre des grands arbres
 Où murmurent les rêves
 La boutique s'étire
 En poussant ses volets...
  
 Pierre le magicien 
 Encourage ses fleurs
 Mélange les parfums
 Avant de disparaître
 dans une salle secrète...
  
 Camille n'ose pas
 Franchir le seuil étrange
 Car son coeur bat si fort
 Et les mots dans sa bouche
 Ne veulent plus rien dire...
  
 Comme le monde est vaste
 Quand on est si petit !...
 Rentrer à la maison
 Serait une défaite
 Camille le sait bien...
 Pour tous ses compagnons
 Elle entre dans la cour
 Et marche sur les ombres
 Des grand arbres surpris...
  
 Les fleurs ont reconnu
 La grâce d'une fée
 Dans cette jeune enfant
 Capable d'affronter
 Du haut de ses dix ans
 Cette lourde aventure...
  
 Les fleurs sur son passage
 Lui font la révérence
 Posant sur chaque doigt
 De la brise invisible
 Un petit mot qui danse...
  
 Camille maintenant
 Entre dans la boutique
 Ses paroles sont les chants
 De l'enfance magique...
 
 
  
                       À suivre ..."Le nouveau royaume de Camille" (suite et fin)
   
 
 Le salon de Mamie
  
  Dans le couloir étroit
 Où l'ombre se promène 
 Charlotte l'intrépide
 S'approche du grenier ...
 Mais les marches bavardes
 Font hésiter l'enfant ...
  
 C'est l'unique chemin
 Pour atteindre l'étage
 Où le grenier somnole
 Si Charlotte renonce
 Sa mère emmènera
 Dans des cartons sordides
 Ses amis d'un autre âge
 Qui seront dispersés
 Sur ce marché terrible
 Où le rêve se brise
 Dans les mains anonymes
 De la séparation ...
  
 Charlotte se souvient
 De l'annonce joyeuse
 Que fit un soir son père
 - " Nous avons mes enfants 
 acheté un salon 
 pour remplacer l'ancien
  
 -Que feras-tu papa
 Interroge Bastien
 du salon de Mamie ?
  
 -C'est très simple mon fils
 fauteuils et canapé 
 dormiront au grenier
  
 -Il n'y a plus de place 
 S'inquiéta Bastien 
  
 -Nous en profiterons
 pour vendre nos reliques
  
 Charlotte ne dit mot
 Mais elle veut sauver
 Ces jouets oubliés
 Qu'elle aime retrouver
 Lorsque la pluie recouvre
 De sa cape de gouttes
 Le jardin assoiffé ...
 
 
 À  suivre ... Pierre Le Magicien
  
   
  Je tente juste d'aider à sauver une petite part de notre patrimoine culturel avant qu'on ne le laisse se vendre aux quatre vents, faute de volonté et non de moyens.
 Je vous remercie de l'attention portée à cet appel à dons.
 
 Lien du Formulaire d'Appel à dons
 
 
 
  Les idées de Camille 
  
 Mais que vont devenir
 Les amis du grenier ?..
 Camille doit agir
 Agir pour les sauver ...
 Emporter le miroir
 Le cheval à bascule
 Les jeux et les peluches
 Descendre deux étages
 Franchir le long couloir
 Pour atteindre la porte
 Qui cache le jardin
 Sans être jamais vu
 Cela semble impossible...
  
 Même pour deux enfants
 animés par le rêve...
 Ah ! s'il pouvait pleuvoir
 Plus de vide grenier 
 Les copains de Camille 
 Resteraient à l'abri
 Mais pour combien de temps ?...
  
 La cabane à outils
 Sous le rosier en fleurs
 N'est pas un vrai refuge...
  
 Bastien n'a pas d'idée
 Préférant sa "game boy"
 Aux jouets d'un royaume
 Où l'imagination 
 Allume des palais
 Déchaîne les frontières
 Oublie le quotidien...
  
 Le ciel est bien trop bleu
 Et tout semble perdu
 Ses parents iront vendre
 Sur la place demain
 Ses compagnons fidèles
 Pour deux ou trois billets...
 Ce monde a oublié
 Qu'au pays de l'enfance
 Vivent tous les secrets...
  
 Au bord du désespoir
 Une petite voix
 Murmure le prénom 
 De ce vieux brocanteur
 "Pierre le magicien"
 Ce marchand de bonheur
 Excentrique voisin
 Que Camille connaît
 Et qui trouvera bien
 Dans un de ses grimoires
 L'invisible chemin
 Du coeur et de l'espoir...
 
 
  
                                                                          À suivre ... Le salon de Mamie
  
 
 Le Grenier
  
   Les secrets mes enfants
   vivent dans vos maisons
   vivent discrètement
   loin de l'agitation
   se donnant au silence
   d'un espace désert
   où l'ombre se prélasse
   à l'abri des regards
   loin du salon bruyant
   et des hommes bavards...
  
   Juché sur les épaules
   d'une chambre qui rêve
   une pièce timide
   un lieu presque oublié
   contient un univers
   mémoire d'un passé
   que la marche des jours
   a peu à peu gommé....
  
   Ce monde existe bien
   même si son absence
   invente une légende...
   Il chante à voix basse
   les exploits...les victoires
   de ce peuple d'hier
   qui partageait les joies
   de toute une famille
   avant de disparaitre
   dans les yeux transparents
   d'une époque lointaine...
  
   Mais laissons le présent
   esclave de l'horloge
   et montons à l'étage
   par ce chemin tranquille
   où règne la poussière
   qui masque "le Royaume" !...
  
   Derrière cette porte
   une foule inconnue
   de jouets délaissés
   une chaise...un miroir...
   des livres fatigués
   des peluches bavardes
   un cheval à bascule
   un jeu de société
   poursuivent leur voyage
   au coeur d'un paradis
   comme des anges sages
   chevauchant l'infini
   dans les bras du grenier...
 
  
  
  Cagnes S/Mer le 31 Janvier 2012...
  
 
 
  
                      Les Habitants du Grenier
  
 "Ô si vous m'aviez vu
 au milieu de la plaine
 regardant le soleil
 fondre sur l'horizon !...
 -Tu bouscules ton coeur
 pour un rêve passé"
 intervient le pirate
 un vieil ours en peluche
 s'approchant avec peine
 du cheval à bascule...
  
 "Et moi dit le miroir
 tout le monde venait 
 me demander conseil...
 J'ai toujours eu bon goût...
 Les femmes les plus sages
 aimaient s'abandonner
 dans mon oeil de glace...
  
 - Mais tu n'es qu'un reflet!..."
 soupire une poupée
 dans sa robe froissée...
 "Un seul de mes regards
 suffit à t'embellir...
 Approche et tu seras
 la "Princesse éternelle !...
  
 -Nous sommes au grenier
 dans l'ombre et le silence
 inutile de croire
 que la vie continue !..."
 coupe le jeu de l'oie
 je ne m'amuse plus
 le hasard m'a quitté...
  
 - Moi je pourrais vous dire
 reprend une fourchette
 les dîners fastueux
 que l'on donnait ici...
 
  
 - Et si je vous parlais
 des cheveux d'Ernestine
 dit la brosse de nacre...
  
 - Mais nous n'existons plus
 hurle la mappemonde
 dans ce lieu sans visite
 où même nos mémoires
 se perdent peu à peu...
  
 - Mais moi dit le crayon
 je peux tous vous sauver...
 J'écrirai vos histoires
 sur les feuilles jaunies...
 Le passé deviendra
 votre présent de gloire...
  
 - Tu vas mourir crayon
 en écrivant nos vies..."
 soupire le pirate
 Tu n'auras plus de mine...
  
 - Mais sur la page fine
 les mots me porteront...
 N'est-ce pas vivre aussi ?...
  
 Cagnes S/Mer, le 3 Février 2012...
 
  
 
  
 Venez découvrir le Salon du Livre de Nice, qui se déroule aujourd'hui, 9 juin et demain, 10 juin 2012.
 
 Ce sera avec un grand plaisir que je vous ferai entrer dans le monde magique de la poésie.
 
  
  
   
 
 "Le Chemin des Rêves" éd. Chemins de Plume
     Pourquoi avons nous la nostalgie
 de notre ombre
 sur le chemin des rêves
 où nos empreintes
 encore fraîches
 esquissent une ligne pure
 comme l'oeuvre d'un songe
 obéissant à des lois
 invisibles et secrètes ?   Antibes, 1996
   
 Marchant sur une scène
 émoussée... imprécise... délavée...
 l'homme apprend un rôle...
 Entre la haine et la mort
 il quémande les applaudissements
 d'une bien pâle réalité
 que le temps solitaire
 ne cesse de pourfendre...
 Ah ! Ce jeu grotesque
 reconnaissable seulement
 à nos présences insouciantes
 disparaît tout à coup
 quand nous plongeons
 nos visages inquiets
 dans la beauté vivante
 de ce rêve perdu
 et pourtant toujours proche
 contenu dans l'espace !   Antibes, novembre 1999
   
 Dans sa roulotte vagabonde
 le rêve nourrit l'espérance...
 en secret il entre
 dans le coeur sec
 d'un homme enchaîné
 à l'ignoble matière
 et dépose
 une mèche de lumière
 dans son corps statufié...
 
 Ô Rêve
            plus éphémère que la vie
 tu dessines
             le premier geste des anges
 que nous traversons
             aveugles et solitaires
 telle une image
             qui n'existe pas
 mais d'un souffle
             tu nous offres
 l'enchantement
 au milieu des ténèbres...   Antibes, juin 1996
   
 Le rêve est un jeu du ciel
 la marque tendre d'un passage
 sur le vitrail de notre âme...
 ... mais chut... voici l'heure étrange
 où le pont-levis des songes
 retourne les paupières...
 ... et le monde se noue
 à nos coeurs endormis...
 
 Voici l'esquisse d'une image
 vertige où se baigne l'écume
 tel un frisson de lumière
 tandis que l'écho du destin
 se mélange à nos pas
 dont le sol en tremblant
 efface les empreintes...
 
 Le rêve se tient toujours
 à la lisière du symbole
 tel un esprit méfiant
 perché sur l'ombre du jour...
 ... mais signe farouche s'échappe
 des mains inertes et sans chaleur
 et la flamme aussitôt
 se transforme
 en roche taciturne...
 
 Il suffit d'oser un geste...
 un seul...
 vers cette forêt inaccessible
 pour s'évader
 de ce jardin perfide
 qui permet à la mort
 de pousser comme un rire
 dans les massifs de nos vies...
 
 Ouvrons sans tarde
 ouvrons nos bras
 à ces rivières folles
 qui débordent en ces lieux
 de paysages irréels...
 et que chante la lune
 ronde et pleine
 dans l'herbe haute
 de la nuit...
 Que nos corps se vautrent
 et se grisent de l'immense cri !
 Il est temps de soumettre les Signes
 et de boire le pollen imaginaire
 aux pistils gorgés de rêves...   Antibes, juillet 1996
   
 Savons-nous pourquoi le miroir
 renverse l'apparence
 et fascine les yeux
 au delà du reflet ?
 
 Rencontrer son image
 suspendue à un mur
 par la seule magie
 du regard sur la glace
 n'est-ce pas entrouvrir
 la porte secrète
 qui donne sur le rêve ?
 
 A peine quelques pas
 et la lumière du visage
 se dilue dans l'espace...
 aucune empreinte...
 aucune ride...
 sur le lieu de rencontres...
 
 L'écho de l'apparence
 s'est volatilisé
 et le miroir immobile
 comme le chasseur à l'affût
 attend sans impatience
 qu'une nouvelle image
 apparaisse un instant
 dans la joie de son oeil ! Antibes, février 1997
   
 Le Grenier
  
   Les secrets mes enfants
   vivent dans vos maisons
   vivent discrètement
   loin de l'agitation
   se donnant au silence
   d'un espace désert
   où l'ombre se prélasse
   à l'abri des regards
   loin du salon bruyant
   et des hommes bavards...
  
   Juché sur les épaules
   d'une chambre qui rêve
   une pièce timide
   un lieu presque oublié
   contient un univers
   mémoire d'un passé
   que la marche des jours
   a peu à peu gommé....
  
   Ce monde existe bien
   même si son absence
   invente une légende...
   Il chante à voix basse
   les exploits...les victoires
   de ce peuple d'hier
   qui partageait les joies
   de toute une famille
   avant de disparaitre
   dans les yeux transparents
   d'une époque lointaine...
  
   Mais laissons le présent
   esclave de l'horloge
   et montons à l'étage
   par ce chemin tranquille
   où règne la poussière
   qui masque "le Royaume" !...
  
   Derrière cette porte
   une foule inconnue
   de jouets délaissés
   une chaise...un miroir...
   des livres fatigués
   des peluches bavardes
   un cheval à bascule
   un jeu de société
   poursuivent leur voyage
   au coeur d'un paradis
   comme des anges sages
   chevauchant l'infini
   dans les bras du grenier...
 
  
  
  Cagnes S/Mer le 31 Janvier 2012...
  
 
                       Les Habitants du Grenier
  
 "Ô si vous m'aviez vu
 au milieu de la plaine
 regardant le soleil
 fondre sur l'horizon !...
 -Tu bouscules ton coeur
 pour un rêve passé"
 intervient le pirate
 un vieil ours en peluche
 s'approchant avec peine
 du cheval à bascule...
  
 "Et moi dit le miroir
 tout le monde venait 
 me demander conseil...
 J'ai toujours eu bon goût...
 Les femmes les plus sages
 aimaient s'abandonner
 dans mon oeil de glace...
  
 - Mais tu n'es qu'un reflet!..."
 soupire une poupée
 dans sa robe froissée...
 "Un seul de mes regards
 suffit à t'embellir...
 Approche et tu seras
 la "Princesse éternelle !...
  
 -Nous sommes au grenier
 dans l'ombre et le silence
 inutile de croire
 que la vie continue !..."
 coupe le jeu de l'oie
 je ne m'amuse plus
 le hasard m'a quitté...
  
 - Moi je pourrais vous dire
 reprend une fourchette
 les dîners fastueux
 que l'on donnait ici...
 
  
 - Et si je vous parlais
 des cheveux d'Ernestine
 dit la brosse de nacre...
  
 - Mais nous n'existons plus
 hurle la mappemonde
 dans ce lieu sans visite
 où même nos mémoires
 se perdent peu à peu...
  
 - Mais moi dit le crayon
 je peux tous vous sauver...
 J'écrirai vos histoires
 sur les feuilles jaunies...
 Le passé deviendra
 votre présent de gloire...
  
 - Tu vas mourir crayon
 en écrivant nos vies..."
 soupire le pirate
 Tu n'auras plus de mine...
  
 - Mais sur la page fine
 les mots me porteront...
 N'est-ce pas vivre aussi ?...
  
 Cagnes S/Mer, le 3 Février 2012...
 
  
 
 
 "L'Homme Imaginaire" éd. Mélis
    J'ai faim de ton visage
 et du galop de ta vie...
 Les secondes
 ne sont que des mirages
 si mes doigts gourmands
 n'attachent pas ton coeur
 au rêve de ma chair...
 
 Qu'importe alors
 la marche folle
 de ces jours impridents
 que la planète précipite
 dans le gouffre de l'espace...
 
 Qu'importe l'immense
 canevas d'étoiles
 où s'étourdissent les mondes
 comme d'énormes bêtes
 puissantes et fidèles
 attachées au piquet
 magique de la nuit...
 
 Le sable fin de l'heure
 couvrira mon visage
 lorsque la floraison
 et le chant de tes yeux
 n'oseront plus ouvrir
 la porte secrète
 et disperser la horde
 silencieuse des pierres...
 
 Elles viendront soudain
 effacer une à une
 la course de mon sang
 sous le poids de leur corps...
 
 Redoutable tombeau
 minérale demeure
 vaisseau glacé du monde
 sais-tu que mon amante
 d'une seule parole
 peut ébranler ton seuil
 et fendre ton logis
 à la triste figure ?
 
 Tes yeux ô mon amour
 me permettront de voir
 mes heures inachevées
 que tes pas courageux
 poseront sur ma mort !...   Antibes, le 24 mars 2001
  
 
 Surtout ne te fie pas
 à la beauté du jour
 qui pousse tes volets
 et jette sur ton lit
 une parure d'or !...
 
 Ce voile jailli
 du grand soleil blanc
 ne pose sur ton visage
 que l'apparence
 de la lumière
 car les des mains
 de l'obscur
 tiennent toujours
 ta vie
 au dessus du miroir
 où la forme renversée
 te conduit au mensonge...
 
 Homme
 ton regard ne touche
 que le dehors d'un monde
 rempli de tout
 ce qui n'est pas...
 
 Interroge ton âme
 et arrache l'illusion
 qui s'accroche à ton corps...
 
 Décompose les images
 pour ne pas mourir seul
 dans l'extrême confusion
 des heures anonymes
 que la nuit recouvre
 d'une pierre indifférente !...
 
 Surtout ne te fie pas
 à la beauté du jour
 son visage de lumière
 te conduit au mensonge !... 
 Antibes, le 29 avril 2001
  
 
 
 "Les hommes sont des êtres d'ombres tentés par la lumière"
   
 Méfions-nous
 de notre ignorant
 savoir...
 
 N'oublions pas
 que la flèche brisée
 de l'éclair
 n'est que la signature
 de l'orage qui gronde !...
 
 La vie jette
 nos corps vides
 au rendez-vous
 de l'oubli
 et nous cherchons
 encore et toujours
 dans le noeud effrayant
 des distances
 l'eespoir du mensonge
 qui poussera un jour
 lers persiennes du mystère
 que nous sommes... 
 Antibes, le 1er novembre 1991
   
 La vie ne serait-elle
 qu'une étrange apparition
 une porte qu'on ouvre
 dans le mur des ténèbres
 une images posée
 comme un piège perdu
 sur le miroir des saisons ?
 
 Aveugle l'homme cherche
 la source de son coeur
 mais il brûle son esprit
 à la moindre question !...
 
 Le savoir est un labyrinthe
 où "nulle part" est toujours
 
 la démesure d'un cercle
 dont le centre inaccessible
 nous broie de ses rayons !...
 
 L'invisible retient
 les données du voyage...
 
 Le futur ignore les heures
 et habite déjà
 le goût de nos désirs...
 
 Ignorer... ignorer tout
 du plus petit détail
 aux mystères infinis...
 
 Ignorer ce que nous sommes
 maintenant et toujours
 et mourir
 sous les coups des hommes
 sans avoir pu
 rencontrer sa vie...
 
 Mais qui peut encore accepter
 ce supplice effroyable
 sans comprendre l'épreuve ?
 Qu'importe après tout
 mes mots ne disent rien
 ma plume est ignorance
 et je n'existe pas !...   Antibes, le 7 novembre 1999
  
 
  Dans l'espace incertain de l'heure primitive
 la déesse de l'aube
 noue une à une
 ses mèches de lumière...
 
 La tempête méconnaissable
 gît sur le commencement
 de cette métamorphose
 et peu à peu les formes
 abandonnent leur masque
 et reprennent timidement
 la beauté de leur visage...
 
 Le jour nouveau
 vient de se jeter
 dans les bras du soleil...   Antibes, le 23 décembre 1999
   
 
   
    "A tous les hommes que notre société condamne à l'échafaud de la rue"
  
   J'ai peur du noir...
    J'ai peur de la nuit...
    Je crains la solitude...
    Je redoute le froid...
    J'appréhende l'ombre
    et la clarté du silence
    fige la toile de mon sang...
  
    J'ai peur depuis l'enfance
    la chambre qui craque
    les volets qui claquent
    et le couteau de l'Ogre
    entre les dents du soir...
  
    Je crois que j'ai toujours
    que j'ai toujours eu peur
    de cette marche quotidienne
    avec ses grosses mains
    sans baiser ni tendresse
    et cette voix terrible
    qui ordonnait....punissait...
    comme un ciel en colère !...
  
    Oui tous ces visages
    me pétrifiaient
    et j'étais si petit
    au milieu de ma détresse...
  
    J'avais l'âme farouche
    en ces heures de glace
    et de nuages lourds
    dont les méchantes figures
    cherchaient en vain
    le fantôme pendu 
    à mon corps déserté...
  
    Peu à peu les saisons
    pénètrèrent mon être
    enfonçant le chemin
    dans ma poitrine ouverte...
    Comme je ne pouvais m'enfuir
    je regardais les étoiles
    qui me jetaient des pierres
    car je ne comprenais pas
    leurs chansons de lumière !...
    Les anges des solstices
    ne m'ont jamais parlé
    je n'étais qu'un frisson
    entre les doigts des heures
    une rature sur une page
    une errance que l'on cache
    dans l'oubliette du passé...
  
    C'est drôle aujourd'hui
    aujourd'hui je n'ai plus peur
    je n'ai plus peur du noir
    je ne crains plus la solitude
    le silence lui-même
    câline mes cheveux
    de ses doigts de tendresse...
    Je n'ai plus peur du tout...
  
    Mais que font tous ces visages
    qui s'empressent autour de moi ?...
    Que disent toutes ces bouches
    et que signifient  ces mots
    ces mots que je n'entends pas ?...
    Et cette femme qui pleure
    en me prenant la main...
    Ma mémoire comme la Loi
    expulse les anonymes
    de la maison du coeur !...
  
    Je ne sais plus...
    Je ne sais plus rien...
    C'est drôle je n'ai plus froid
    dans ma veste "courant d'air"
    l'estomac ne cogne plus
    aux barreaux de la faim
    et la crasse elle-même
    ne taquine plus ma peau...
  
    Ils allongent mon corps
    sur un brancard tout neuf
    puis me couvrent tout entier
    d'un drap blanc comme le jour...
    C'est drôle mes yeux traversent
    ce masque inattendu
    et je les vois qui m'emportent
    vers une ambulance
    dans une confusion
    de gestes et de paroles
    de paroles muettes
    que je ne comprends pas...
  
    C'est drôle je n'ai plus peur
    et surtout je n'ai plus froid...
    C'est si bon...voyez-vous
    de ne plus avoir froid....
 
  
 Antibes, le 11 Décembre2008
 
  
 
  "Le Chant des coquillages" éd. Chemins de Plume
    J'ai mal de l'absence
 qui multiplie l'espace
 et dresse entre nos rêves
 le serpent d'une route perdue...
 
 J'ai mal du silence
 qui allume les cernes d'ombre
 dans tes yeux sans sommeil
 et dévore la chair de nos vies...
 
 J'ai mal du jour
 qui s'éveille inutilement
 et ne laisse à nos coeurs séparés
 que l'impossible étreinte
 d'un écho solitaire... 
 Les Juandines, le 21 janvier 1992
  
 
 J'apprendrai ton visage
 sur le bout de mes doigts
 et dans les profondeurs
 fugitives des astres
 j'emporterai si vite
 ce joyau d'espérance
 que le jour interdit
 sans un mot de lumière
 n'osera plus lever
 son regard vers le ciel...
 
 J'apprendrai ton amour
 dans la soie du baiser
 et comme le fleuve se mêle
 à l'océan sans borne
 nous plongerons nos coeurs
 dans la sève du monde...
 ... et j'apprendrai ton corps
 dans l'étreinte du sang
 où les voix de la chair
 à l'aube des légendes
 découvrent le brasier
 qu'entretiennent les anges...   Les Juandines, le 10 février 1991
  
 
 J'ai surpris dans mon coeur
                                   l'empreinte d'une voix
                                   courronnée de lumière
                                   naissance d'un royaume
                                   où l'espace est un songe...
 
 Dans le ciel intérieur
 j'écoute le silence
 de chaque ombre qui passe
 et le doux mouvement
 des vagues qui s'inclinent...
 
                                  Mes doigts retrouvent les couleurs
                                  sur les branches du jour...
 
 Je suis ce rêve étrange qui porte ton regard...   Les Juandines, le 11 février 1991
  
 
 Le jour se fane dans le vase du ciel
 et l'espace chevauche la naissance de l'ombre...
 La horde effrayante aux mâchoires de plomb
 va bientôt emprunter le passage des vents
 et le ciel violé par le hurlement des fusils
 n'est plus à cette heure qu'une immenese blesssure...
 
 Les chasseurs auréolés d'une couronne de massacre
 contemplent l'épouvante que la mort a glacée...
 La gloire de la violence étouffe les remords
 et les interminables grincements de l'agonie...
 
 Le visage émacié de la grande détresse
 reflète le trouble de notre mortelle cruauté...
 Avons-nous à jamais perdu l'ultime chemin
 où s'étreignent les feux impitoyables de la souffrance
 et la voix sanglante où se consument toutes nos erreurs
 dictera t-elle encore longtemps l'avenir de nos âmes ?...   Les Juandines, le 7 avril 1991
  
 
 Demain
            sans bruit
 nu
                         je glisserai
                                    dans  l'eau trouble
                                                            du mystère
                         et comme le premier geste
                                                           du monde
                          face à l'aurore
                                                           je regarderai
 solitaire
                          mon corps démâté
                                                 sans équipage
                                                             et sans voix
                          lentement se dissoudre
                                                  comme l'offrande suprême
                          et dans la déchirure
                                       mes paroles de sable
                                                                   graveront
                                                                               peut-être...
                                       le sourire éphémère
                                                               d'une métamorphose...   Les Juandines, le 7 juin 1991
 
  
 
   A tous ceux qui ont renoncé à la lecture, "Faute de Temps"
 
   "Je n'ai plus le temps de lire, plus le temps de prendre un ouvrage et de suivre le
   chemin des mots ! "
   La lecture s'est, hélas, réfugiée au pays des souvenirs.
 
   Le Temps ne semble plus nous appartenir. Il s'emballe, s'affole....se métamorphose
   en ogre cruel poursuivant une proie toujours plus agile, toujours plus aguichante et 
   qu'on nomme "AVOIR".
   Cette course redoutable, épuisante le rend irritable, insatisfait, violent."Temps  
   carnivore" "Temps canibale" qui ne connait que la rentabilité, jetant nos heures
   dans le brasier de son égoïsme et nos lectures dans les culs de basse-fosse !
   Comment, dans ces conditions extrêmes, comment oser ouvrir un livre, commencer
   un roman, une biographie, une nouvelle ?
 
   Rassurez-vous, il existe une véritable solution qui a pour nom : POESIE.
 
   Le Temps redoute son audace, recule devant sa fantaisie, ne supporte pas ses
   rêves...car elle transforme nos blessures, nos misères, nos échecs, en voyages
   mystérieux, en courage, en lumière parfois même en éternité !
   Le chant d'une strophe, la grâce d'un sonnet, le murmure d'un ver, le sourire d'une
   image, tout cela s'appelle MAGIE !
 
   Au royaume des poèmes, la vie, possède un tout autre visage.
   La POESIE n'est-elle pas la "Patrie du Coeur et de l'Esprit ?"
   Quelques secondes de lecture quotidiennes changent tout. Vos ennuis s'évanouissent
   presque aussitôt, et la journée devient un plaisir !
 
   Notez qu'il n'existe "aucun effet secondaire connu" et par conséquent, vous pouvez
   en toute confiance renouvelez "le voyage-seconde", "la traversée-minute" aussi si
   souvent que nécessaire.
   Les recueils sont des "livres d'heures", des compagnons de route, des confidents
   discrets qui ne vous refuseront jamais leur amitié de mots, leur sentiers d'images,
   leur amour des hommes.
 
   Alors, n'hésitez plus, tournez-vous vers la POESIE. Avec elle retrouvez le "temps de  
   lire et de rêver...Le TEMPS DU BONHEUR RETROUVE.
 
   Bonne Lecture !   
 "Le Chemin des Rêves" éd. Chemins de Plume
 
 
 
  
 Une à une les lumières
 vont rejoindre le sommeil
 ouvrant à l'ombre qui s'avance
 la grille incertaine des rêves...
 
 La robe des étoiles
 scintille comme une fée...
 
 Le chemin nous devance
 en dessinant nos pas
 mais nous cherchons encore
 et cherchons toujours
 ce qui pousse le monde
 et ce qui nous entraîne
 vers ces lieux inconnus
 qui referment nos pas...   Antibes, décembre 1998
  
   
  A Jean Marais
  Je suis un lieu magique
 où poussent les merveilles
 ce rêve inaccessible
 qui s'enroule et murmure
 aux plis de chaque feuille
 du grand Livre des Saints...
 
 Jour après jour
 j'ai livré à l'espoir
 la flamme de ma vie
 mais le masque du monde
 repoussait mon visage...
 
 Geôlier de ma propre existence
 j'incarnais à la fois
 la chute et la chose qui tombe
 et le temps ravinait
 la force de mon être...
 
 Au seuil maintenant
 de la porte interdite
 à l'heure où l'abandon
 rejoint le silence et l'oubli
 je découvre enfin
 sous la poussière grise
 de l'ignorance humaine
 que le ciel est mon sang
 et mon coeur le Paradis !   Antibes, décembre 1998
  
 
 Pauvre petit poème
 au regard étonné
 surpris tel un crabe minuscule
 à marée basse du rêve
 sous une feuille grise...
 
 Déjà la croissance du temps
 pénètre la chair tendre
 de tes mots échappés
 d'une bouteille d'encre...
 
 L'espérance est une grande fièvre
 une voix étincelante
 capable de reprendre
 à l'espace même
 sa première pensée !
 ... mais au delà
 de cette illusion
 où le mensonge s'accouple
 aux douces lâchetés
 demeure le grand fouillis
 des sortilèges et des symboles...
 
 Alors que peux-tu balbutier
 toi l'humble page noircie
 qui n'a pas encore entendu
 battre le coeur d'un homme ?
 
 "Poème de ce monde
 j'accomplis tes désirs
 et tes souhaits les plus fous
 car je suis l'âme et le sang
 de ta métamorphose !"   Antibes, décembre 1998
   
 La nuit brille
 comme une étoile morte
 et l'on entend le jour
 qui marche sur nos têtes...
 l'inaccessible enfin
 a repoussé l'espace...
 il n'existe plus de lieux
 que l'on ne franchit pas...
 
 Les souvenirs se serrent
 dans l'ombre qui s'affaisse
 comme une ancienne blessure
 devenue cicatrice...
 
 Le chemin que l'on suit
 s'enroule sur lui-même
 et la dernière marche
 achève le cercle
 qui se fond
 en son commencement...   Antibes, décembre 1998
   
  "Fleurs Sauvages" éd. Maison Rhodanienne de Poésie
      La Source Infernale
 
 
   Les mots bouillonent dans ma tête
   se perdent dans mes cheveux
   ils se moquent du poète
   qui a tant besoin d'eux...
 
   Je cours après les mots
   avant que pourrisse l'image
   encore un mirage
   un peu d'encre séchée...
   de leurs pattes crochus
   les mots déchirent mes rêves
   bousculent le ciel
   l'aiguille gorgée d'encre
   pique la feuille nue
   le mot n'est déjà plus...
 
   J'entends alors un rire métallique
   qui rebondit sur les murs inertes
   je vois mes cadavres alignés
   sur ma feuille quadrillée
   une nouvelle fois
   les mots se sont moqués de moi...   Ris-Orangis, le 26 Juillet 1977
  
 
 La Feuille Blanche
 
 
 Je suis pure
 et tu voudrais me pervertir
 je suis toutes les idées
 et tu voudrais m'imposer les tiennes
 je suis comme la neige
 et tu voudrais me noircir...
 
 Tu devrais savoir
 que rien n'est achevé
 tout recommence toujours
 tu ne feras jamais de moi
 ni un début
 ni un e fin
 tout au plus un point
 dans une ligne perdue
 dont plus personne n sait rien...   Chevilly, le 30 Août 1978
   
 Le Papillon
 
 
 Porté par la brise
 il danse près de moi
 comme une flamme claire
 il m'enveloppe de cercles de couleurs
 de plus en plus serrés
 puis pose sur ma feuille
 deux pétales de velours
 ma plume dans l'air s'est figé
 il dresse alors ses fragiles antennes
 et ouvre ses petites ailes
 aux dessins symétriques
 et le soleil qui tombe
 dans un ciel sans nuages
 dessine sur ma feuille
 une fleur de papier...   La Géménious, le 15 Août 1977
   
 Les caresses du vent
 troublaient la paix de l'eau
 qui s'étalait en frissonant
 sur le rivage
 le sable était encore chaud
 le soleil venait de mourir
 à l'horizon
 l'ombre inquiétante des rochers
 s'unissait à l'ombre sauvage
 de la nuit
 on n'entendait plus
 que la respiration
 profonde et régulière de l'océan
 dans l'air
 montait l'odeur fade
 du goëmon barbouillé d'écume
 dans ce décor
 où tout se donnait au sommeil
 une fine silouhette
 apparut sur la plage déserte
 les doigts invisibles de la brise
 jouaient avec la robe transaprente
 de la belle inconnue
 qui abandonnait son corps magnifique
 aux caprices de la nuit...   Chevilly, le 17 Janvier 1978
   
 Partir
 
 
 Quitter ces lieux
 déjà
 suis-je seulement arrivé
 le temps meurt-il si vite
 partir il faut partir
 et se perdre dans les fraîches allées du silence
 promesse d'un repos éternel...
 
 Partir
 rompre ses racines
 et déchirer la terre
 blessure profonde
 d'où s'échappent les désirs des ombres
 abandonner la vallée
 aux yeux de lumière
 et le ruisseau d'argent
 blotti dans le fossé
 abandonner ce ciel
 et cette brise
 ne plus sentir ces délicats parfums
 ne plus voir ces cyprès...
 
 Partir
 toujours partir
 vers la nuit
 une nuit profonde
 sans joie et sans mystère
 la nuit de l'oubli
 où grincent les chaînes
 et frottent les boulets
 les souvenirs tournent déjà dans l'air
 le temps décorera
 leurs ailes transparentes...
 
 Partir
 les malles se referment
 les voitures se chargent
 le soleil rougit les arbres
 ce sang répandu
 c'est un peu de ma vie
 qu'on arrache et qu'on jette
 dans le brasier de l'horizon...   La Géménious, le 25 Août 1977
  
  
 Le Pays de l'Enfance
 
 
 Je reconnais l'étang
 et les arbres noueux
 et le sentier fleuri
 qui conduit au village
 je reconnais le ciel
 encombré de nuages
 qui touche l'horizon
 au profil montagneux
 mais je sens dans mon coeur
 le désert de l'absence
 le soleil qui monte
 vers la cime des cieux
 n'effacera jamais
 l'image de ces lieux
 je ne reviendrai plus
 au pays de l'enfance.
   Saint-Michel, le 23 Juillet 1977
   
     
 Héléa (La Rose)
 
 
 Vous vous disputez mes faveurs
 mais que faites-vous de mon opinion
 de mon rôle pour la planète ?
 Ne suis-je pas vant tout
 une promesse pour l'avenir
 un temple pour les papillons
 une jouissance pour les yeux ?...
 Ce soir est encore loin...
 Je possède la force de la sève
 et la tendresse de l'ange...
 Ce jour a besoin de moi...
 La jeunesse a soif d'amour
 et ne suis-je pas l'astre des coeurs ?...
 Allons mes amis réconciliez-vous...
 Je suis et demeurerai présente
 au plus intime de vos pensées...
 Le poète en croisant mon regard
 écrira une belle prière
 un hymne à ma gloire
 et j'attendrai l'éternité...
 Mais ne gâchons pas cet instant
 il est l'eau pure
 qui prépare le ciel !...       (extrait de la pièce "La Rose, l'Aventurier et le Rêveur") 
     
   
 
    Veuillez noter les changements de prix des coffrets :
   - Coffret en tirage courant : 68€ au lieu de 58€.
   - Coffret de tête avec les trois estampes originales : 408€ au lieu de 405€. 
    
  
 Dans l'épaisse fourrure
 du silence
 le jour n'a plus de fond
 et le ciel obstiné
 a perdu ses deux rives...
 Les trois dimensions
 de notre "pénitence"
 se dissolvent soudain
 dans l'onde monotone
 des heures enfermées
 au centre des pendules....
 Impalpable et fluide
 comme l'image
 incertaine
 perdue
 au fil du regard
 l'ombre diaphane
 et tremblante
 se décompose
 sous l'impatience
 de l'aube
 qui déplie doucement
 le paysage enroulé
 dans les draps du sommeil...
 L'indicible couleur
 assemble ses pigments
 et traverse l'espace....
 ....nue
 sous sa robe d'éther...
 Soudain...le Temps
 assailli de lumière
 retrouve la mémoire
 et le monde en désordre
 rassemble nos pensées....
 
 (Extrait de la Rouille des Jours Studios de la Victorine, le 28 Juillet 2005)
 
 Il existe non pas une différence mais un univers entre la prose d'un écrivain et les vers d'un poète.
 Le premier écrira :
 "Elle portait une robe verte"
 Le second : "Elle portait une robe d'herbe "
 
 Pourtant il s'agit de la même personne, de la même robe et au final nous avons tout autre chose sous les yeux !
 
 Un peu comme cet homme qui se promène sur un chantier au Moyen-Âge (le XIIIè siècle, le Gothique Flamboyant)
 Cet homme donc avise un ouvrier près de lui et lui demande :
 "Que fais-tu ?
 -Tu le vois bien, répond l'ouvrier , je casse des pierres. Il faut bien gagner sa vie !
 Un peu décontenancé, notre homme poursuit son chemin et avise un autre manoeuvre qui, comme le premier casse des pierres. Poussé par je ne quelle malice, notre personnage s'adresse à l'ouvrier en ces termes
 "Que fais-tu ?
 - Tu vois, je taille des pierres."
 Poussé par je ne sais quel démon, notre curieux avance encore et remarque un troisième ouvrier qui, comme les deux précédents casse des pierres.
 L'histoire ne dit pas ce qui poussa notre homme à s'adresser avec la même question à ce manoeuvre
 "Que fais-tu ?
 L'homme se releva, le visage rayonnant, les yeux couleur de ciel, il répondit :
 " Tu vois étranger, je construis une cathédrale !"
 
 A nous de savoir si nous voulons "casser des pierres à longueur de journée, car il faut bien "vivre" , ou si nous "construisons des cathédrales !'   
 
   
 L'Automne vagabond
 accroche au paysage
 ses couleurs sauvagines
 l'odeur âcre des fruits
 et cette inquiétude
 aux ailes incertaines
 que suce le brouillard...
 La lumière s'épuise
 à chercher le soleil
 que l'abîme torture
 et la vie s'abandonne
 à la mélancolie
 parée de pourpre et d'or
 que frôle nos visages...
 L'absence entre partout
 tel un désir secret
 qui délivre les feuilles
 comme autant de paroles
 que l'on jette à la mer...
 L'ombre toujours plus forte
 vide l'âme des heures
 dans le flacon des nuits
 et la sève renonce
 à l'ascension des branches...
 Les cris ont un écho
 qui traverse l'espace
 avec plus de vigueur
 de joie et d'assurance
 qu'en toute autre saison.....
 Farouche la nature
 ultime résistance
 dresse des cathédrales
 et lance jusqu'au ciel
 les rêves lumineux
 de l'été.....qui se perd.... 
 
 (Extrait de la Rouille des Jours - Antibes, le 13 0ctobre 2007.)  
 "L'heure appartient à la brume
 et le jour qui se cherche
 n'a pas encore trouvé
 la forme de son âme..;
 Les signes de lumière
 s'approchent de la rive...
 Quelle étrange beauté
 se dresse devant moi
 juste au milieu des arbres
 où l'herbe triste et noire
 semble envahir la plaine ?...
 Le souffle de l'écho
 s'enroule autour
 de mon étonnement...
 La naissance d'un visage
 appartient tout entier
 à la source du rêve
 et sa métamorphose
 est un baiser du ciel...
 Hâtons-nous...hâtons-nous
 la nuit n'a plus de voix
 le Grand Livre de l'Ombre
 doucement se referme...
 Il faut sortir du silence
 et affronter le décor
 sans se perdre soi-même..."
 
 Antibes, le 12 Mars 2002.