Médiathèque municipale de Gannat
12 allée des Tilleuls
03800 GANNAT

 

 
Un petit mot après un long silence
 
Comme vous l'avez constaté, mon site était en sommeil depuis bien longtemps (trop longtemps ?)
En effet, cette absence d'informations correspond à un grand changement . J'ai déménagé d'une région pour une autre : de la côte d'Azur à la France du Milieu .
J'ai donc troqué la grande Bleu pour la grande Verte !


Chaque déménagement de cette importance entraine fatalement des démarches de toutes sortes, sans compter tout ce qui touche à l'installation proprement dite . Le chant du coq et le murmure d'un ruisseau ont remplacé le bavardage des vagues.
Peu à peu, je refais surface et découvre, ici, de nombreux sentiers où les rêves aiment à se retrouver.

J'ai pris le temps de faire paraitre un recueil de poèmes : "Les fiançailles de l'aube". La troisième édition devrait sortir pour la rentrée littéraire .



Je viens d'achever la version romanesque de la trilogie théâtrale 



de la "Princesse de Chrystal".  

Cette aventure sera présentée en avant-première le 11 Septembre à Gannat , dans l'Allier . Plusieurs lieux sont à l'étude pour le moment.

Après la disparition de mon ami poète , humaniste et visionnaire, Renée Varennes, Président Fondateur de la Forêt des Mille Poètes , j'ai accepté le poste de vice-président de cette associations , qui regroupe entre autre 83 pays. www.foretdesmillepoètes.org

Dans mon Laboratoire poétique "reconstitué" j'ai déjà posé sur ma table l'esquisse d'un nouveau recueil, une pièce de théâtre , un scénario, et naturellement, le second époque de la "Princesse de Chrystal".
Mais cela est une autre histoire, à laquelle, je vous convie en suivant le fil des jours et la marche inattendue des mots au coeur même du quotidien.

Merci d'avoir été patient(e)s .Merci de votre amitié et de votre soutien.

Je vous dis à très bientôt , mais surveillez bien ce site car elle s'est engagée à vous tenir au courant et elle tiendra cette promesse de plume et d'encre .

Je termine ce petit bavardage par cette pensée qui résume bien l'esprit de la "Princesse de Chrystal" : "Si la mort avait tous les pouvoirs, la magie n'existerai pas".

 

 
 
Rencontre avec un poète :

Votre hôte, Victor VARJAC, récent Gannatois présentera son itinéraire d'artiste, d'écrivain, de dramaturge, de journaliste de conférencier...

 
Tout un programme... Qu'on se le dise !


A la Médiathèque de Gannat

Vendredi 4 Avril 2014 à 20h30.


Entrée libre

Pour en savoir plus : Médiathèque 04 70 90 38 41.  
 
 
Victor Varjac vous présente Les Fiançailles de l'Aube :


 



VOUS AVEZ DIT “POESIE”?
 

 
   Que représente pour vous la Poésie?

   Quel rôle peut-elle (ou devrait-elle) jouer en ce début de  
   XXIème siècle?


   Qu’est-ce qu’un poète?

   D’après vous a t’il une place dans notre société moderne?
   Si oui, laquelle?

   Le Poète est-il un être dangereux? Si oui, pourquoi?

   Connaissez-vous un ou plusieurs poètes vivants?

   Si oui, lequel (ou lesquels) ?

   A votre avis, pour quelles raisons le poète est-il le grand absent des médias?
 

Merci à toutes et à tous de prendre quelques minutes de votre temps pour répondre à ce petit questionnaire.
Un compte rendu de vos envois permettra de mieux comprendre comment la poésie est perçue de nos jours, juste avant le Printemps des Poètes 2013.
Je termine par cette réflexion de René Guy Cadou:

“la poésie est aussi inutile que la pluie”

 
Merci encore de votre participation.
Amitiés poétiques.

 
Victor VARJAC.
Courriel: varjac.victor@neuf.fr 
Site: www.victorvarjac.com
 
Bonnes Fêtes de fin d'année ...


 
Le nouveau royaume de Camille

 
"Comme tu viens souvent
je te donne la clef
de la porte secrète"
Souffle Pierre dans l'ombre
De cette grande salle
Où tout un bric à brac
Regarde la fillette...
 
Sa main reconnaissante
Serre la" Clef Magique"
Qui connait son royaume
Si près du magasin
De ce vieil homme tendre...
 
"Tu es presque ma fille
tu ne peux rien jeter
un siège ou un jouet
une lampe...un miroir...
compagnon de nos jeux
nous serions bien ingrats
d'omettre vos conseils 
et votre fidélité
car en vous oubliant
nous effaçons nos jours
du tableau de la vie..."
 
"Merci..merci encore
d'avoir sauvé l'enfance
et la joie de mes rêves
qui vivaient au grenier...
merci d'être venu
et d'avoir acheté
à mes parents surpris
tout ce qu'ils voulaient vendre
pour faire de la place
au salon de Mamie...
Je n'étais que tristesse 
et vous l'avez compris...
Je vous rembourserai
un peu chaque semaine"
Dit Camille au vieil homme.
 
"Je sais que tu écoutes
le silence et le vent
que tu parles aux insectes
et que les fleurs se penchent
en signe de respect
quand tu passes près d'elles...
Ma petite Camille
poursuit le magicien
à la voix merveilleuse
Sais-tu que ma boutique
dès qu'elle t'aperçoit
me parle d'une fée
qui règne sur les choses
et tout ce que tu vois
s'anime devant moi...
N'est-ce pas un paiement
plus vrai que de l'argent ?...
Tes amis te réclament
ils possèdent le livre
des mystères et des songes
Vas vite  mon enfant
tu connais le chemin..."
 
Camille disparut
Au fond du magasin
Retrouver l'univers
De son nouveau grenier...
Sous l'astre de lumière
Au bonheur des fées...
 
                                                                         Fin ...

Cette aventure fut imaginée, puis écrite avec le concours des élèves, lors des ateliers "Poésie"  durant
l'année 2012, au "Cours de l'Alphabet"  à Cagnes sur Mer.

 


  Pierre le magicien
 
Rue de l'imaginaire
La petite Camille
Avance doucement
Jusqu'à la vieille grille
Du numéro vingt et un...
 
Tout au fond de la cour
À l'ombre des grands arbres
Où murmurent les rêves
La boutique s'étire
En poussant ses volets...
 
Pierre le magicien 
Encourage ses fleurs
Mélange les parfums
Avant de disparaître
dans une salle secrète...
 
Camille n'ose pas
Franchir le seuil étrange
Car son coeur bat si fort
Et les mots dans sa bouche
Ne veulent plus rien dire...
 
Comme le monde est vaste
Quand on est si petit !...
Rentrer à la maison
Serait une défaite
Camille le sait bien...
Pour tous ses compagnons
Elle entre dans la cour
Et marche sur les ombres
Des grand arbres surpris...
 
Les fleurs ont reconnu
La grâce d'une fée
Dans cette jeune enfant
Capable d'affronter
Du haut de ses dix ans
Cette lourde aventure...
 
Les fleurs sur son passage
Lui font la révérence
Posant sur chaque doigt
De la brise invisible
Un petit mot qui danse...
 
Camille maintenant
Entre dans la boutique
Ses paroles sont les chants
De l'enfance magique...


 
                      À suivre ..."Le nouveau royaume de Camille" (suite et fin)
 

Le salon de Mamie
 
 Dans le couloir étroit
Où l'ombre se promène 
Charlotte l'intrépide
S'approche du grenier ...
Mais les marches bavardes
Font hésiter l'enfant ...
 
C'est l'unique chemin
Pour atteindre l'étage
Où le grenier somnole
Si Charlotte renonce
Sa mère emmènera
Dans des cartons sordides
Ses amis d'un autre âge
Qui seront dispersés
Sur ce marché terrible
Où le rêve se brise
Dans les mains anonymes
De la séparation ...
 
Charlotte se souvient
De l'annonce joyeuse
Que fit un soir son père
- " Nous avons mes enfants 
acheté un salon 
pour remplacer l'ancien
 
-Que feras-tu papa
Interroge Bastien
du salon de Mamie ?
 
-C'est très simple mon fils
fauteuils et canapé 
dormiront au grenier
 
-Il n'y a plus de place 
S'inquiéta Bastien 
 
-Nous en profiterons
pour vendre nos reliques
 
Charlotte ne dit mot
Mais elle veut sauver
Ces jouets oubliés
Qu'elle aime retrouver
Lorsque la pluie recouvre
De sa cape de gouttes
Le jardin assoiffé ...


À  suivre ... Pierre Le Magicien
 
 

Je tente juste d'aider à sauver une petite part de notre patrimoine culturel avant qu'on ne le laisse se vendre aux quatre vents, faute de volonté et non de moyens.
Je vous remercie de l'attention portée à cet appel à dons.

Lien du Formulaire d'Appel à dons



 

Les idées de Camille 
 

Mais que vont devenir
Les amis du grenier ?..
Camille doit agir
Agir pour les sauver ...

Emporter le miroir
Le cheval à bascule
Les jeux et les peluches
Descendre deux étages
Franchir le long couloir
Pour atteindre la porte
Qui cache le jardin
Sans être jamais vu
Cela semble impossible...

 

Même pour deux enfants
animés par le rêve...
Ah ! s'il pouvait pleuvoir

Plus de vide grenier
Les copains de Camille
Resteraient à l'abri
Mais pour combien de temps ?...

 

La cabane à outils
Sous le rosier en fleurs
N'est pas un vrai refuge...

 

Bastien n'a pas d'idée
Préférant sa "game boy"
Aux jouets d'un royaume

Où l'imagination
Allume des palais
Déchaîne les frontières
Oublie le quotidien...

 

Le ciel est bien trop bleu
Et tout semble perdu
Ses parents iront vendre

Sur la place demain
Ses compagnons fidèles
Pour deux ou trois billets...
Ce monde a oublié
Qu'au pays de l'enfance
Vivent tous les secrets...

 

Au bord du désespoir
Une petite voix
Murmure le prénom

De ce vieux brocanteur
"Pierre le magicien"
Ce marchand de bonheur
Excentrique voisin
Que Camille connaît
Et qui trouvera bien
Dans un de ses grimoires
L'invisible chemin

Du coeur et de l'espoir...



 

                                                                         À suivre ... Le salon de Mamie
 

Le Grenier
 
  Les secrets mes enfants
  vivent dans vos maisons
  vivent discrètement
  loin de l'agitation
  se donnant au silence
  d'un espace désert
  où l'ombre se prélasse
  à l'abri des regards
  loin du salon bruyant
  et des hommes bavards...
 
  Juché sur les épaules
  d'une chambre qui rêve
  une pièce timide
  un lieu presque oublié
  contient un univers
  mémoire d'un passé
  que la marche des jours
  a peu à peu gommé....
 
  Ce monde existe bien
  même si son absence
  invente une légende...
  Il chante à voix basse
  les exploits...les victoires
  de ce peuple d'hier
  qui partageait les joies
  de toute une famille
  avant de disparaitre
  dans les yeux transparents
  d'une époque lointaine...
 
  Mais laissons le présent
  esclave de l'horloge
  et montons à l'étage
  par ce chemin tranquille
  où règne la poussière
  qui masque "le Royaume" !...
 
  Derrière cette porte
  une foule inconnue
  de jouets délaissés
  une chaise...un miroir...
  des livres fatigués
  des peluches bavardes
  un cheval à bascule
  un jeu de société
  poursuivent leur voyage
  au coeur d'un paradis
  comme des anges sages
  chevauchant l'infini
  dans les bras du grenier...

 
 
Cagnes S/Mer le 31 Janvier 2012...
 


 
                   Les Habitants du Grenier
 
"Ô si vous m'aviez vu
au milieu de la plaine
regardant le soleil
fondre sur l'horizon !...
-Tu bouscules ton coeur
pour un rêve passé"
intervient le pirate
un vieil ours en peluche
s'approchant avec peine
du cheval à bascule...
 
"Et moi dit le miroir
tout le monde venait
me demander conseil...
J'ai toujours eu bon goût...
Les femmes les plus sages
aimaient s'abandonner
dans mon oeil de glace...
 
- Mais tu n'es qu'un reflet!..."
soupire une poupée
dans sa robe froissée...
"Un seul de mes regards
suffit à t'embellir...
Approche et tu seras
la "Princesse éternelle !...
 
-Nous sommes au grenier
dans l'ombre et le silence
inutile de croire
que la vie continue !..."
coupe le jeu de l'oie
je ne m'amuse plus
le hasard m'a quitté...
 
- Moi je pourrais vous dire
reprend une fourchette
les dîners fastueux
que l'on donnait ici...

 
- Et si je vous parlais
des cheveux d'Ernestine
dit la brosse de nacre...
 
- Mais nous n'existons plus
hurle la mappemonde
dans ce lieu sans visite
où même nos mémoires
se perdent peu à peu...
 
- Mais moi dit le crayon
je peux tous vous sauver...
J'écrirai vos histoires
sur les feuilles jaunies...
Le passé deviendra
votre présent de gloire...
 
- Tu vas mourir crayon
en écrivant nos vies..."
soupire le pirate
Tu n'auras plus de mine...
 
- Mais sur la page fine
les mots me porteront...
N'est-ce pas vivre aussi ?...
 
Cagnes S/Mer, le 3 Février 2012...

 

 
Venez découvrir le Salon du Livre de Nice, qui se déroule aujourd'hui, 9 juin et demain, 10 juin 2012.

Ce sera avec un grand plaisir que je vous ferai entrer dans le monde magique de la poésie.


 

 
En tant qu'ambassadeur du "Concours Rencontres En Toutes Lettres" 
du 15 mars au 30 avril 2012 sur le thème : Rêve et Voyage,   

  organisé par La Poste Courrier Côte d'Azur, je vous invite à y participer ou 
  à suivre son déroulement sur le site www.rencontresentouteslettres.fr
et ici même, dans la partie "On en parle ici et là".


A lire: La Lettre Manuscrite
 


"Le Chemin des Rêves" éd. Chemins de Plume




Pourquoi avons nous la nostalgie
de notre ombre
sur le chemin des rêves
où nos empreintes
encore fraîches
esquissent une ligne pure
comme l'oeuvre d'un songe
obéissant à des lois
invisibles et secrètes ?

 
Antibes, 1996
 

Marchant sur une scène
émoussée... imprécise... délavée...
l'homme apprend un rôle...
Entre la haine et la mort
il quémande les applaudissements
d'une bien pâle réalité
que le temps solitaire
ne cesse de pourfendre...
Ah ! Ce jeu grotesque
reconnaissable seulement
à nos présences insouciantes
disparaît tout à coup
quand nous plongeons
nos visages inquiets
dans la beauté vivante
de ce rêve perdu
et pourtant toujours proche
contenu dans l'espace !

 
Antibes, novembre 1999
 

Dans sa roulotte vagabonde
le rêve nourrit l'espérance...
en secret il entre
dans le coeur sec
d'un homme enchaîné
à l'ignoble matière
et dépose
une mèche de lumière
dans son corps statufié...

Ô Rêve
           plus éphémère que la vie
tu dessines
            le premier geste des anges
que nous traversons
            aveugles et solitaires
telle une image
            qui n'existe pas
mais d'un souffle
            tu nous offres
l'enchantement
au milieu des ténèbres...

 
Antibes, juin 1996
 

Le rêve est un jeu du ciel
la marque tendre d'un passage
sur le vitrail de notre âme...
... mais chut... voici l'heure étrange
où le pont-levis des songes
retourne les paupières...
... et le monde se noue
à nos coeurs endormis...

Voici l'esquisse d'une image
vertige où se baigne l'écume
tel un frisson de lumière
tandis que l'écho du destin
se mélange à nos pas
dont le sol en tremblant
efface les empreintes...

Le rêve se tient toujours
à la lisière du symbole
tel un esprit méfiant
perché sur l'ombre du jour...
... mais signe farouche s'échappe
des mains inertes et sans chaleur
et la flamme aussitôt
se transforme
en roche taciturne...

Il suffit d'oser un geste...
un seul...
vers cette forêt inaccessible
pour s'évader
de ce jardin perfide
qui permet à la mort
de pousser comme un rire
dans les massifs de nos vies...

Ouvrons sans tarde
ouvrons nos bras
à ces rivières folles
qui débordent en ces lieux
de paysages irréels...
et que chante la lune
ronde et pleine
dans l'herbe haute
de la nuit...
Que nos corps se vautrent
et se grisent de l'immense cri !
Il est temps de soumettre les Signes
et de boire le pollen imaginaire
aux pistils gorgés de rêves...

 
Antibes, juillet 1996
 

Savons-nous pourquoi le miroir
renverse l'apparence
et fascine les yeux
au delà du reflet ?

Rencontrer son image
suspendue à un mur
par la seule magie
du regard sur la glace
n'est-ce pas entrouvrir
la porte secrète
qui donne sur le rêve ?

A peine quelques pas
et la lumière du visage
se dilue dans l'espace...
aucune empreinte...
aucune ride...
sur le lieu de rencontres...

L'écho de l'apparence
s'est volatilisé
et le miroir immobile
comme le chasseur à l'affût
attend sans impatience
qu'une nouvelle image
apparaisse un instant
dans la joie de son oeil !
Antibes, février 1997

Le Grenier
 
  Les secrets mes enfants
  vivent dans vos maisons
  vivent discrètement
  loin de l'agitation
  se donnant au silence
  d'un espace désert
  où l'ombre se prélasse
  à l'abri des regards
  loin du salon bruyant
  et des hommes bavards...
 
  Juché sur les épaules
  d'une chambre qui rêve
  une pièce timide
  un lieu presque oublié
  contient un univers
  mémoire d'un passé
  que la marche des jours
  a peu à peu gommé....
 
  Ce monde existe bien
  même si son absence
  invente une légende...
  Il chante à voix basse
  les exploits...les victoires
  de ce peuple d'hier
  qui partageait les joies
  de toute une famille
  avant de disparaitre
  dans les yeux transparents
  d'une époque lointaine...
 
  Mais laissons le présent
  esclave de l'horloge
  et montons à l'étage
  par ce chemin tranquille
  où règne la poussière
  qui masque "le Royaume" !...
 
  Derrière cette porte
  une foule inconnue
  de jouets délaissés
  une chaise...un miroir...
  des livres fatigués
  des peluches bavardes
  un cheval à bascule
  un jeu de société
  poursuivent leur voyage
  au coeur d'un paradis
  comme des anges sages
  chevauchant l'infini
  dans les bras du grenier...

 
 
Cagnes S/Mer le 31 Janvier 2012...
 


 
                   Les Habitants du Grenier
 
"Ô si vous m'aviez vu
au milieu de la plaine
regardant le soleil
fondre sur l'horizon !...
-Tu bouscules ton coeur
pour un rêve passé"
intervient le pirate
un vieil ours en peluche
s'approchant avec peine
du cheval à bascule...
 
"Et moi dit le miroir
tout le monde venait
me demander conseil...
J'ai toujours eu bon goût...
Les femmes les plus sages
aimaient s'abandonner
dans mon oeil de glace...
 
- Mais tu n'es qu'un reflet!..."
soupire une poupée
dans sa robe froissée...
"Un seul de mes regards
suffit à t'embellir...
Approche et tu seras
la "Princesse éternelle !...
 
-Nous sommes au grenier
dans l'ombre et le silence
inutile de croire
que la vie continue !..."
coupe le jeu de l'oie
je ne m'amuse plus
le hasard m'a quitté...
 
- Moi je pourrais vous dire
reprend une fourchette
les dîners fastueux
que l'on donnait ici...

 
- Et si je vous parlais
des cheveux d'Ernestine
dit la brosse de nacre...
 
- Mais nous n'existons plus
hurle la mappemonde
dans ce lieu sans visite
où même nos mémoires
se perdent peu à peu...
 
- Mais moi dit le crayon
je peux tous vous sauver...
J'écrirai vos histoires
sur les feuilles jaunies...
Le passé deviendra
votre présent de gloire...
 
- Tu vas mourir crayon
en écrivant nos vies..."
soupire le pirate
Tu n'auras plus de mine...
 
- Mais sur la page fine
les mots me porteront...
N'est-ce pas vivre aussi ?...
 
Cagnes S/Mer, le 3 Février 2012...

 


"L'Homme Imaginaire" éd. Mélis



J'ai faim de ton visage
et du galop de ta vie...
Les secondes
ne sont que des mirages
si mes doigts gourmands
n'attachent pas ton coeur
au rêve de ma chair...

Qu'importe alors
la marche folle
de ces jours impridents
que la planète précipite
dans le gouffre de l'espace...

Qu'importe l'immense
canevas d'étoiles
où s'étourdissent les mondes
comme d'énormes bêtes
puissantes et fidèles
attachées au piquet
magique de la nuit...

Le sable fin de l'heure
couvrira mon visage
lorsque la floraison
et le chant de tes yeux
n'oseront plus ouvrir
la porte secrète
et disperser la horde
silencieuse des pierres...

Elles viendront soudain
effacer une à une
la course de mon sang
sous le poids de leur corps...

Redoutable tombeau
minérale demeure
vaisseau glacé du monde
sais-tu que mon amante
d'une seule parole
peut ébranler ton seuil
et fendre ton logis
à la triste figure ?

Tes yeux ô mon amour
me permettront de voir
mes heures inachevées
que tes pas courageux
poseront sur ma mort !...

 
Antibes, le 24 mars 2001
 


Surtout ne te fie pas
à la beauté du jour
qui pousse tes volets
et jette sur ton lit
une parure d'or !...

Ce voile jailli
du grand soleil blanc
ne pose sur ton visage
que l'apparence
de la lumière
car les des mains
de l'obscur
tiennent toujours
ta vie
au dessus du miroir
où la forme renversée
te conduit au mensonge...

Homme
ton regard ne touche
que le dehors d'un monde
rempli de tout
ce qui n'est pas...

Interroge ton âme
et arrache l'illusion
qui s'accroche à ton corps...

Décompose les images
pour ne pas mourir seul
dans l'extrême confusion
des heures anonymes
que la nuit recouvre
d'une pierre indifférente !...

Surtout ne te fie pas
à la beauté du jour
son visage de lumière
te conduit au mensonge !...

Antibes, le 29 avril 2001
 


"Les hommes sont des êtres d'ombres tentés par la lumière"
 

Méfions-nous
de notre ignorant
savoir...

N'oublions pas
que la flèche brisée
de l'éclair
n'est que la signature
de l'orage qui gronde !...

La vie jette
nos corps vides
au rendez-vous
de l'oubli
et nous cherchons
encore et toujours
dans le noeud effrayant
des distances
l'eespoir du mensonge
qui poussera un jour
lers persiennes du mystère
que nous sommes...

Antibes, le 1er novembre 1991
 

La vie ne serait-elle
qu'une étrange apparition
une porte qu'on ouvre
dans le mur des ténèbres
une images posée
comme un piège perdu
sur le miroir des saisons ?

Aveugle l'homme cherche
la source de son coeur
mais il brûle son esprit
à la moindre question !...

Le savoir est un labyrinthe
où "nulle part" est toujours

la démesure d'un cercle
dont le centre inaccessible
nous broie de ses rayons !...

L'invisible retient
les données du voyage...

Le futur ignore les heures
et habite déjà
le goût de nos désirs...

Ignorer... ignorer tout
du plus petit détail
aux mystères infinis...

Ignorer ce que nous sommes
maintenant et toujours
et mourir
sous les coups des hommes
sans avoir pu
rencontrer sa vie...

Mais qui peut encore accepter
ce supplice effroyable
sans comprendre l'épreuve ?
Qu'importe après tout
mes mots ne disent rien
ma plume est ignorance
et je n'existe pas !...

 
Antibes, le 7 novembre 1999
 



Dans l'espace incertain
de l'heure primitive
la déesse de l'aube
noue une à une
ses mèches de lumière...

La tempête méconnaissable
gît sur le commencement
de cette métamorphose
et peu à peu les formes
abandonnent leur masque
et reprennent timidement
la beauté de leur visage...

Le jour nouveau
vient de se jeter
dans les bras du soleil...

 
Antibes, le 23 décembre 1999
 


 
 
  "A tous les hommes que notre société condamne à l'échafaud de la rue"
 
  J'ai peur du noir...
   J'ai peur de la nuit...
   Je crains la solitude...
   Je redoute le froid...
   J'appréhende l'ombre
   et la clarté du silence
   fige la toile de mon sang...
 
   J'ai peur depuis l'enfance
   la chambre qui craque
   les volets qui claquent
   et le couteau de l'Ogre
   entre les dents du soir...
 
   Je crois que j'ai toujours
   que j'ai toujours eu peur
   de cette marche quotidienne
   avec ses grosses mains
   sans baiser ni tendresse
   et cette voix terrible
   qui ordonnait....punissait...
   comme un ciel en colère !...
 
   Oui tous ces visages
   me pétrifiaient
   et j'étais si petit
   au milieu de ma détresse...
 
   J'avais l'âme farouche
   en ces heures de glace
   et de nuages lourds
   dont les méchantes figures
   cherchaient en vain
   le fantôme pendu
   à mon corps déserté...
 
   Peu à peu les saisons
   pénètrèrent mon être
   enfonçant le chemin
   dans ma poitrine ouverte...
   Comme je ne pouvais m'enfuir
   je regardais les étoiles
   qui me jetaient des pierres
   car je ne comprenais pas
   leurs chansons de lumière !...
   Les anges des solstices
   ne m'ont jamais parlé
   je n'étais qu'un frisson
   entre les doigts des heures
   une rature sur une page
   une errance que l'on cache
   dans l'oubliette du passé...
 
   C'est drôle aujourd'hui
   aujourd'hui je n'ai plus peur
   je n'ai plus peur du noir
   je ne crains plus la solitude
   le silence lui-même
   câline mes cheveux
   de ses doigts de tendresse...
   Je n'ai plus peur du tout...
 
   Mais que font tous ces visages
   qui s'empressent autour de moi ?...
   Que disent toutes ces bouches
   et que signifient  ces mots
   ces mots que je n'entends pas ?...
   Et cette femme qui pleure
   en me prenant la main...
   Ma mémoire comme la Loi
   expulse les anonymes
   de la maison du coeur !...
 
   Je ne sais plus...
   Je ne sais plus rien...
   C'est drôle je n'ai plus froid
   dans ma veste "courant d'air"
   l'estomac ne cogne plus
   aux barreaux de la faim
   et la crasse elle-même
   ne taquine plus ma peau...
 
   Ils allongent mon corps
   sur un brancard tout neuf
   puis me couvrent tout entier
   d'un drap blanc comme le jour...
   C'est drôle mes yeux traversent
   ce masque inattendu
   et je les vois qui m'emportent
   vers une ambulance
   dans une confusion
   de gestes et de paroles
   de paroles muettes
   que je ne comprends pas...
 
   C'est drôle je n'ai plus peur
   et surtout je n'ai plus froid...
   C'est si bon...voyez-vous
   de ne plus avoir froid....

 
Antibes, le 11 Décembre2008

 

 
"Le Chant des coquillages" éd. Chemins de Plume



J'ai mal de l'absence
qui multiplie l'espace
et dresse entre nos rêves
le serpent d'une route perdue...

J'ai mal du silence
qui allume les cernes d'ombre
dans tes yeux sans sommeil
et dévore la chair de nos vies...

J'ai mal du jour
qui s'éveille inutilement
et ne laisse à nos coeurs séparés
que l'impossible étreinte
d'un écho solitaire...

Les Juandines, le 21 janvier 1992
 


J'apprendrai ton visage
sur le bout de mes doigts
et dans les profondeurs
fugitives des astres
j'emporterai si vite
ce joyau d'espérance
que le jour interdit
sans un mot de lumière
n'osera plus lever
son regard vers le ciel...

J'apprendrai ton amour
dans la soie du baiser
et comme le fleuve se mêle
à l'océan sans borne
nous plongerons nos coeurs
dans la sève du monde...
... et j'apprendrai ton corps
dans l'étreinte du sang
où les voix de la chair
à l'aube des légendes
découvrent le brasier
qu'entretiennent les anges...

 
Les Juandines, le 10 février 1991
 


J'ai surpris dans mon coeur
                                  l'empreinte d'une voix
                                  courronnée de lumière
                                  naissance d'un royaume
                                  où l'espace est un songe...

Dans le ciel intérieur
j'écoute le silence
de chaque ombre qui passe
et le doux mouvement
des vagues qui s'inclinent...

                                 Mes doigts retrouvent les couleurs
                                 sur les branches du jour...

Je suis ce rêve étrange qui porte ton regard...

 
Les Juandines, le 11 février 1991
 


Le jour se fane dans le vase du ciel
et l'espace chevauche la naissance de l'ombre...
La horde effrayante aux mâchoires de plomb
va bientôt emprunter le passage des vents
et le ciel violé par le hurlement des fusils
n'est plus à cette heure qu'une immenese blesssure...

Les chasseurs auréolés d'une couronne de massacre
contemplent l'épouvante que la mort a glacée...
La gloire de la violence étouffe les remords
et les interminables grincements de l'agonie...

Le visage émacié de la grande détresse
reflète le trouble de notre mortelle cruauté...
Avons-nous à jamais perdu l'ultime chemin
où s'étreignent les feux impitoyables de la souffrance
et la voix sanglante où se consument toutes nos erreurs
dictera t-elle encore longtemps l'avenir de nos âmes ?...

 
Les Juandines, le 7 avril 1991
 


Demain
           sans bruit
nu
                        je glisserai
                                   dans  l'eau trouble
                                                           du mystère
                        et comme le premier geste
                                                          du monde
                         face à l'aurore
                                                          je regarderai
solitaire
                         mon corps démâté
                                                sans équipage
                                                            et sans voix
                         lentement se dissoudre
                                                 comme l'offrande suprême
                         et dans la déchirure
                                      mes paroles de sable
                                                                  graveront
                                                                              peut-être...
                                      le sourire éphémère
                                                              d'une métamorphose...

 
Les Juandines, le 7 juin 1991

 


  A tous ceux qui ont renoncé à la lecture, "Faute de Temps"

  "Je n'ai plus le temps de lire, plus le temps de prendre un ouvrage et de suivre le
  chemin des mots ! "
  La lecture s'est, hélas, réfugiée au pays des souvenirs.

  Le Temps ne semble plus nous appartenir. Il s'emballe, s'affole....se métamorphose
  en ogre cruel poursuivant une proie toujours plus agile, toujours plus aguichante et 
  qu'on nomme "AVOIR".
  Cette course redoutable, épuisante le rend irritable, insatisfait, violent."Temps  
  carnivore" "Temps canibale" qui ne connait que la rentabilité, jetant nos heures
  dans le brasier de son égoïsme et nos lectures dans les culs de basse-fosse !
  Comment, dans ces conditions extrêmes, comment oser ouvrir un livre, commencer
  un roman, une biographie, une nouvelle ?

  Rassurez-vous, il existe une véritable solution qui a pour nom : POESIE.

  Le Temps redoute son audace, recule devant sa fantaisie, ne supporte pas ses
  rêves...car elle transforme nos blessures, nos misères, nos échecs, en voyages
  mystérieux, en courage, en lumière parfois même en éternité !
  Le chant d'une strophe, la grâce d'un sonnet, le murmure d'un ver, le sourire d'une
  image, tout cela s'appelle MAGIE !

  Au royaume des poèmes, la vie, possède un tout autre visage.
  La POESIE n'est-elle pas la "Patrie du Coeur et de l'Esprit ?"
  Quelques secondes de lecture quotidiennes changent tout. Vos ennuis s'évanouissent
  presque aussitôt, et la journée devient un plaisir !

  Notez qu'il n'existe "aucun effet secondaire connu" et par conséquent, vous pouvez
  en toute confiance renouvelez "le voyage-seconde", "la traversée-minute" aussi si
  souvent que nécessaire.
  Les recueils sont des "livres d'heures", des compagnons de route, des confidents
  discrets qui ne vous refuseront jamais leur amitié de mots, leur sentiers d'images,
  leur amour des hommes.

  Alors, n'hésitez plus, tournez-vous vers la POESIE. Avec elle retrouvez le "temps de  
  lire et de rêver...Le TEMPS DU BONHEUR RETROUVE.


  Bonne Lecture !

 
"Le Chemin des Rêves" éd. Chemins de Plume



 
Une à une les lumières
vont rejoindre le sommeil
ouvrant à l'ombre qui s'avance
la grille incertaine des rêves...

La robe des étoiles
scintille comme une fée...

Le chemin nous devance
en dessinant nos pas
mais nous cherchons encore
et cherchons toujours
ce qui pousse le monde
et ce qui nous entraîne
vers ces lieux inconnus
qui referment nos pas...

 
Antibes, décembre 1998
 

 
A Jean Marais

Je suis un lieu magique
où poussent les merveilles
ce rêve inaccessible
qui s'enroule et murmure
aux plis de chaque feuille
du grand Livre des Saints...

Jour après jour
j'ai livré à l'espoir
la flamme de ma vie
mais le masque du monde
repoussait mon visage...

Geôlier de ma propre existence
j'incarnais à la fois
la chute et la chose qui tombe
et le temps ravinait
la force de mon être...

Au seuil maintenant
de la porte interdite
à l'heure où l'abandon
rejoint le silence et l'oubli
je découvre enfin
sous la poussière grise
de l'ignorance humaine
que le ciel est mon sang
et mon coeur le Paradis !

 
Antibes, décembre 1998
 


Pauvre petit poème
au regard étonné
surpris tel un crabe minuscule
à marée basse du rêve
sous une feuille grise...

Déjà la croissance du temps
pénètre la chair tendre
de tes mots échappés
d'une bouteille d'encre...

L'espérance est une grande fièvre
une voix étincelante
capable de reprendre
à l'espace même
sa première pensée !
... mais au delà
de cette illusion
où le mensonge s'accouple
aux douces lâchetés
demeure le grand fouillis
des sortilèges et des symboles...

Alors que peux-tu balbutier
toi l'humble page noircie
qui n'a pas encore entendu
battre le coeur d'un homme ?

"Poème de ce monde
j'accomplis tes désirs
et tes souhaits les plus fous
car je suis l'âme et le sang
de ta métamorphose !"

 
Antibes, décembre 1998
 

La nuit brille
comme une étoile morte
et l'on entend le jour
qui marche sur nos têtes...
l'inaccessible enfin
a repoussé l'espace...
il n'existe plus de lieux
que l'on ne franchit pas...

Les souvenirs se serrent
dans l'ombre qui s'affaisse
comme une ancienne blessure
devenue cicatrice...

Le chemin que l'on suit
s'enroule sur lui-même
et la dernière marche
achève le cercle
qui se fond
en son commencement...

 
Antibes, décembre 1998
 
 
"Fleurs Sauvages" éd. Maison Rhodanienne de Poésie



  La Source Infernale


  Les mots bouillonent dans ma tête
  se perdent dans mes cheveux
  ils se moquent du poète
  qui a tant besoin d'eux...

  Je cours après les mots
  avant que pourrisse l'image
  encore un mirage
  un peu d'encre séchée...
  de leurs pattes crochus
  les mots déchirent mes rêves
  bousculent le ciel
  l'aiguille gorgée d'encre
  pique la feuille nue
  le mot n'est déjà plus...

  J'entends alors un rire métallique
  qui rebondit sur les murs inertes
  je vois mes cadavres alignés
  sur ma feuille quadrillée
  une nouvelle fois
  les mots se sont moqués de moi...

 
Ris-Orangis, le 26 Juillet 1977
 


La Feuille Blanche


Je suis pure
et tu voudrais me pervertir
je suis toutes les idées
et tu voudrais m'imposer les tiennes
je suis comme la neige
et tu voudrais me noircir...

Tu devrais savoir
que rien n'est achevé
tout recommence toujours
tu ne feras jamais de moi
ni un début
ni un e fin
tout au plus un point
dans une ligne perdue
dont plus personne n sait rien...

 
Chevilly, le 30 Août 1978
 

Le Papillon


Porté par la brise
il danse près de moi
comme une flamme claire
il m'enveloppe de cercles de couleurs
de plus en plus serrés
puis pose sur ma feuille
deux pétales de velours
ma plume dans l'air s'est figé
il dresse alors ses fragiles antennes
et ouvre ses petites ailes
aux dessins symétriques
et le soleil qui tombe
dans un ciel sans nuages
dessine sur ma feuille
une fleur de papier...

 
La Géménious, le 15 Août 1977
 

Les caresses du vent
troublaient la paix de l'eau
qui s'étalait en frissonant
sur le rivage
le sable était encore chaud
le soleil venait de mourir
à l'horizon
l'ombre inquiétante des rochers
s'unissait à l'ombre sauvage
de la nuit
on n'entendait plus
que la respiration
profonde et régulière de l'océan
dans l'air
montait l'odeur fade
du goëmon barbouillé d'écume
dans ce décor
où tout se donnait au sommeil
une fine silouhette
apparut sur la plage déserte
les doigts invisibles de la brise
jouaient avec la robe transaprente
de la belle inconnue
qui abandonnait son corps magnifique
aux caprices de la nuit...

 
Chevilly, le 17 Janvier 1978
 

Partir


Quitter ces lieux
déjà
suis-je seulement arrivé
le temps meurt-il si vite
partir il faut partir
et se perdre dans les fraîches allées du silence
promesse d'un repos éternel...

Partir
rompre ses racines
et déchirer la terre
blessure profonde
d'où s'échappent les désirs des ombres
abandonner la vallée
aux yeux de lumière
et le ruisseau d'argent
blotti dans le fossé
abandonner ce ciel
et cette brise
ne plus sentir ces délicats parfums
ne plus voir ces cyprès...

Partir
toujours partir
vers la nuit
une nuit profonde
sans joie et sans mystère
la nuit de l'oubli
où grincent les chaînes
et frottent les boulets
les souvenirs tournent déjà dans l'air
le temps décorera
leurs ailes transparentes...

Partir
les malles se referment
les voitures se chargent
le soleil rougit les arbres
ce sang répandu
c'est un peu de ma vie
qu'on arrache et qu'on jette
dans le brasier de l'horizon...

 
La Géménious, le 25 Août 1977
 


Le Pays de l'Enfance


Je reconnais l'étang
et les arbres noueux
et le sentier fleuri
qui conduit au village
je reconnais le ciel
encombré de nuages
qui touche l'horizon
au profil montagneux
mais je sens dans mon coeur
le désert de l'absence
le soleil qui monte
vers la cime des cieux
n'effacera jamais
l'image de ces lieux
je ne reviendrai plus
au pays de l'enfance.

 
Saint-Michel, le 23 Juillet 1977
 
 
 

Héléa (La Rose)


Vous vous disputez mes faveurs
mais que faites-vous de mon opinion
de mon rôle pour la planète ?
Ne suis-je pas vant tout
une promesse pour l'avenir
un temple pour les papillons
une jouissance pour les yeux ?...
Ce soir est encore loin...
Je possède la force de la sève
et la tendresse de l'ange...
Ce jour a besoin de moi...
La jeunesse a soif d'amour
et ne suis-je pas l'astre des coeurs ?...
Allons mes amis réconciliez-vous...
Je suis et demeurerai présente
au plus intime de vos pensées...
Le poète en croisant mon regard
écrira une belle prière
un hymne à ma gloire
et j'attendrai l'éternité...
Mais ne gâchons pas cet instant
il est l'eau pure
qui prépare le ciel !...



    (extrait de la pièce "La Rose, l'Aventurier et le Rêveur")
 
 
 


   Veuillez noter les changements de prix des coffrets :
  - Coffret en tirage courant : 68€ au lieu de
58€.
  - Coffret de tête avec les trois estampes originales : 408€ au lieu de 405€.


 
 
Dans l'épaisse fourrure
du silence
le jour n'a plus de fond
et le ciel obstiné
a perdu ses deux rives...
Les trois dimensions
de notre "pénitence"
se dissolvent soudain
dans l'onde monotone
des heures enfermées
au centre des pendules....
Impalpable et fluide
comme l'image
incertaine
perdue
au fil du regard
l'ombre diaphane
et tremblante
se décompose
sous l'impatience
de l'aube
qui déplie doucement
le paysage enroulé
dans les draps du sommeil...
L'indicible couleur
assemble ses pigments
et traverse l'espace....
....nue
sous sa robe d'éther...
Soudain...le Temps
assailli de lumière
retrouve la mémoire
et le monde en désordre
rassemble nos pensées....


(Extrait de la Rouille des Jours Studios de la Victorine, le 28 Juillet 2005)


Il existe non pas une différence mais un univers entre la prose d'un écrivain et les vers d'un poète.
Le premier écrira :
"Elle portait une robe verte"
Le second : "Elle portait une robe d'herbe "

Pourtant il s'agit de la même personne, de la même robe et au final nous avons tout autre chose sous les yeux !

Un peu comme cet homme qui se promène sur un chantier au Moyen-Âge (le XIIIè siècle, le Gothique Flamboyant)
Cet homme donc avise un ouvrier près de lui et lui demande :
"Que fais-tu ?
-Tu le vois bien, répond l'ouvrier , je casse des pierres. Il faut bien gagner sa vie !
Un peu décontenancé, notre homme poursuit son chemin et avise un autre manoeuvre qui, comme le premier casse des pierres. Poussé par je ne quelle malice, notre personnage s'adresse à l'ouvrier en ces termes
"Que fais-tu ?
- Tu vois, je taille des pierres."
Poussé par je ne sais quel démon, notre curieux avance encore et remarque un troisième ouvrier qui, comme les deux précédents casse des pierres.
L'histoire ne dit pas ce qui poussa notre homme à s'adresser avec la même question à ce manoeuvre
"Que fais-tu ?
L'homme se releva, le visage rayonnant, les yeux couleur de ciel, il répondit :
" Tu vois étranger, je construis une cathédrale !"

A nous de savoir si nous voulons "casser des pierres à longueur de journée, car il faut bien "vivre" , ou si nous "construisons des cathédrales !'

 


 

L'Automne vagabond
accroche au paysage
ses couleurs sauvagines
l'odeur âcre des fruits
et cette inquiétude
aux ailes incertaines
que suce le brouillard...
La lumière s'épuise
à chercher le soleil
que l'abîme torture
et la vie s'abandonne
à la mélancolie
parée de pourpre et d'or
que frôle nos visages...
L'absence entre partout
tel un désir secret
qui délivre les feuilles
comme autant de paroles
que l'on jette à la mer...
L'ombre toujours plus forte
vide l'âme des heures
dans le flacon des nuits
et la sève renonce
à l'ascension des branches...
Les cris ont un écho
qui traverse l'espace
avec plus de vigueur
de joie et d'assurance
qu'en toute autre saison.....
Farouche la nature
ultime résistance
dresse des cathédrales
et lance jusqu'au ciel
les rêves lumineux
de l'été.....qui se perd....


(Extrait de la Rouille des Jours - Antibes, le 13 0ctobre 2007.)


"L'heure appartient à la brume
et le jour qui se cherche
n'a pas encore trouvé
la forme de son âme..;
Les signes de lumière
s'approchent de la rive...
Quelle étrange beauté
se dresse devant moi
juste au milieu des arbres
où l'herbe triste et noire
semble envahir la plaine ?...
Le souffle de l'écho
s'enroule autour
de mon étonnement...
La naissance d'un visage
appartient tout entier
à la source du rêve
et sa métamorphose
est un baiser du ciel...
Hâtons-nous...hâtons-nous
la nuit n'a plus de voix
le Grand Livre de l'Ombre
doucement se referme...
Il faut sortir du silence
et affronter le décor
sans se perdre soi-même..."


Antibes, le 12 Mars 2002.

 

 



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